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La Place des Vosges : Mariages Royaux et Tragédies


La Place des Vosges, l'une des places les plus emblématiques de Paris, représente un véritable tournant dans l'urbanisme et l'architecture de la capitale française. Avant sa construction au début du XVIIe siècle, l'idée même d'une place publique, dédiée à l'esthétique et à la grandeur du pouvoir royal, était révolutionnaire.

Pensée pour rassembler, émerveiller et représenter la gloire d'une monarchie en pleine reconstruction après des décennies de guerres de religion. Sous l'impulsion d'Henri IV, la place devient un lieu de rassemblement de la noblesse, un théâtre de festivités et d'événements royaux, avant de connaître un lent déclin pour renaître, au XXe siècle, sous la houlette du ministre André Malraux. Découvrez l'histoire fascinante de la Place des Vosges, véritable témoin de l'évolution de Paris à travers les siècles.



Place des Vosges
Place des Vosges

Les Origines Royales : De l'Hôtel des Tournelles à la Place des Vosges

A l’emplacement actuel de la Place des Vosges se trouvait auparavant l'hôtel des Tournelles, résidence royale qui hébergea plusieurs membres de la cour royale. C’est dans ces lieux que Henri II fut blessé à l’œil en 1559 suite à une joute le jour du mariage de sa fille Elisabeth. Il meurt 10 jours plus tard des suites de sa blessure. Par la suite, Catherine de Médicis donna l’ordre de détruire le bâtiment qui rappelait tant de mauvais souvenirs à la famille royale. De plus, l'hôtel était aussi la demeure de sa plus grande rivale : Diane de Poitier. Par la suite, Henri IV saisit l’opportunité de transformer les ruines en place royale pour moderniser sa capitale et rassembler la noblesse dans le même lieu.


Lieu de Gloire et de Festivités : La Place des Vosges au Temps de Louis XIII

Henri IV ne verra jamais la fin des travaux. C’est son fils Louis XIII qui en fit le lieu le plus prestigieux de Paris et de la cour. La place est inaugurée pendant le double mariage royal de Louis XIII avec Anne d’Autriche et sa sœur Elisabeth avec le futur Philippe IV d’Espagne. Elle était connue dans tout le royaume pour être le lieu de grands événements prestigieux. De ce fait, elle accomplit son rôle initial d’espace dédié à organiser les célébrations du roi. Cette idée de place officielle aux services de l'État a été rapidement reprise par de nombreux royaumes, séduits par l’idée.


Quand la Place des Vosges Se Perd et Se Réinvente

Après avoir été le cœur battant de la vie aristocratique sous Louis XIII, la place connaît un lent déclin à partir du déplacement de la cour à Versailles et la construction de la Place Vendôme, plus moderne et à l'esthétique plus attirante sous Louis XIV. Les nobles désertent le quartier, les hôtels particuliers sont divisés en appartements, et la place perd de son lustre. Le XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle sont une période sombre pour la place. Elle est envahie par les ateliers, les entrepôts, et même des casernes. L'entretien est négligé, les façades se dégradent, et le jardin central est transformé en un terrain vague et en champs de manœuvre. La place devient un lieu insalubre et dangereux, loin de l'élégance de son passé.

Il faut attendre le ministre de la Culture André Malraux pour que la Place des Vosges renaisse. Dans les années 1960, un vaste programme de restauration est lancé. Les façades sont ravalées, les arcades sont remises en valeur, et le jardin central est aménagé à l'identique de son plan d'origine. La place retrouve alors sa splendeur passée et redevient un lieu de promenade et de résidence prisé par les Parisiens et les touristes.


Allé de la place des Vosges
Allé de la place des Vosges

L'Architecture Classique à l'Honneur

La Place des Vosges est un exemple typique de ce que l’on appelle aujourd’hui l’architecture classique. Voyons ensemble ce que comprend ce mouvement artistique et comment il se traduit sur les bâtiments que vous avez en face de vous. Le courant artistique classique est l’héritier des nouvelles idées mises en avant par la Renaissance. Dans les domaines culturels, artistiques ou encore intellectuels, la raison et l’homme sont remis au centre du jeu. Les idées de l'Antiquité gréco-romaine, qu’elles soient philosophiques, mathématiques ou logiques, sont remises au goût du jour. De la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle, cela se traduit par la réutilisation des formes architecturales de l’Antiquité. Les formes géométriques simples mais parfaites, comme le carré et le cercle, sont volontairement placées dans les édifices classiques. La forme presque parfaite de carré de la place est voulue, tout comme l’homogénéité visuelle des façades des hôtels particuliers. Dans l'architecture classique, la recherche de la symétrie, du beau idéal et de la perfection sont omniprésentes. Au rez-de-chaussée, de grandes arcades en pierre calcaire qui permettent d’abriter les piétons du soleil des intempéries mais aussi de la rue boueuse. Puis, deux étages en façade et enfin, au sommet, deux niveaux de combles. On retrouve cette disposition sur tous les pavillons et même sur ceux du Roi et de la Reine, qui dominent pourtant en hauteur tous les autres.

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